Cet article explore les pratiques sociales et familiales en lien avec le phénomène des enfants de rue dans la ville de Lomé. Nous partons du présupposé que les causes sociales du phénomène sont à rechercher dans la déstructuration des cellules familiales, conséquences de la démission parentale et de l’urbanisation galopante de la ville. L’analyse des données quantitatives et qualitatives recueillies grâce à l’approche mixte révèle que les enfants qui vivent dans les rues sont en majorité issus des familles séparées et parfois reconstituées d’une part et victimes de la négligence et des maltraitances de la part des parents d’autre part. Aussi, la désorganisation sociale due à l’urbanisation dénature-t-elle le sens de la « grande famille » qui constituait un environnement protecteur de l’enfant ; car les troubles de comportements souvent adoptés par les enfants sont dus à la carence d’affection et au manque de communication, une situation qui conduit l’enfant en rupture avec sa famille à chercher souvent refuge dans la rue.